Accueil > Avis d'Expert > Les entreprises face à la maîtrise de leurs achats...

Amplifiés par les évolutions technologiques, économiques et environnementales, les Achats changent. Ainsi, de métier motivé par le seul aspect économique, les exigences nouvelles de la société rendent le métier d'Acheteur passionnant, dont la mutation ne fait que commencer...

Conversion à l'économie digitale, concurrence, exigence de responsabilité (RSE,...), autant de bouleversements à laquelle la fonction achat n'a eu de cesse de faire face pour s'adapter aux évolutions et exigences de l'entreprise. Pascal Bernard est un acteur de ces changements. Il sillonne les services Achats des grands groupes européens et PME depuis de nombreuses années. Il a observé les grands changements auxquels est confronté le métier d'acheteur.

Longtemps considérés comme le "service comptable" de l'approvisionnement...

Hier encore, la fonction "Achats" était l'approvisionneur de l'entreprise (faire tourner les machines des industriels par la fourniture en matière première, produits bruts ou semi-finis). Après la phase "cost-killer" et ses principales préoccupations autour de l'optimisation des marges et la production à flux tendu, toujours présente chez les grands donneurs d'ordres, la désindustrialisation des pays développés a donné une nouvelle dynamique à cette fonction support à l'entreprise.

…Les années 2000 ou la décennie de la crédibilité...

La croissance des dépenses extérieures en entreprise n'a fait que progresser ces 40 dernières années. Dans tous les domaines, tous secteurs et pour toute nature de besoins, les entreprises consomment toujours p;us de biens et de services. Pour gagner en compétitivité et se recentrer ainsi sur son coeur de métier, la dynamique du "faire faire" a pris tout son sens. Tout ce qui n'est pas fait en interne est confié à des structures externes. L'informatique a été la première "victime" de cette tendance à l'externalisation. Puis, les fonctions non stratégiques à l'entreprise ont suivi une tendance similaire (Comptabilité, RH & Paie, Facturation, Services généraux...).

Aujourd'hui, des fonctions internes à l'entreprise que nul n'aurait imaginé externalisables, font l'objet de toutes les attentions (Marketing, Commerce...) et nécessite de faire les bons choix.

Conséquence, d'optimiseur de coût, les achats se font faiseurs d'organisation en négociant des situations stratégiques pour l’entreprise. Aujourd’hui, les achats représentent 60% du chiffre d’affaires des entreprises européennes et l’acheteur est celui qui optimiser les marges, noue des partenariats stratégiques...

Achats & responsabilité...

La fonction achat a été dans les premières à intégrer la RSE (responsabilité sociétale des entreprises). L'achat responsable a su compter sur les départements achats pour être précurseur autour de ces différents aspects.

Les raisons liées à cette adoption rapide de la RSE de la part des départements achats sont connues :

• L’image > comme pour le "green" de nombreuses entreprises utilise les "achats responsables" comme vecteur de communication... les grandes entreprises, précurseurs en matière d'implémentation de la RSE ont rapidement pris conscience et attentes ne pouvaient rester sans réponse. La force des réseaux sociaux est aujourd'hui un vecteur d'image et de réputation impitoyable pour l'entreprise. De grandes marques ont connu avec certaines ONG environnementales des moments difficiles et n’ont eu d’autre choix que de modifier leur modèle économique pour assurer des approvisionnements plus respectueux des hommes ou de l’environnement. Les achats étaient fort logiquement parmi les premiers impliqués.

• La loi > l'obligation de reporting nécessite une réflexion en amont pour la production d'indicateurs...Le texte relatif au devoir de vigilance est une conséquence de plusieurs catastrophes humaines ou environnementales. Les entreprises de plus de 5 000 employés en France ou 10 000 pour celles dont le siège social est situé à l’étranger ont obligation de recenser l’ensemble des risques sociaux et environnementaux encourus par elles, comme par leurs sous-traitants.

• La pression client > certaines entreprises ont pris des positions radicales vis-à-vis du choix de leurs fournisseurs... Suite logique de deux premières, sur les canaux B2B ou le B2C, le client exprime un besoin « structuré » autour d'un produit et un service qui respecte un ensemble d’attendu sociaux, environnementaux, éthiques.

Mieux acheter pour mieux vendre dépasse par nécessité le "acheter moins cher"...